3 Questions à Hajasoa Malala RAKOTONAIVO, Responsable de la Gouvernance Citoyenne
août 1, 2020FID’Actus : Qu’est ce que la gouvernance citoyenne ?
Hajasoa Malala RAKOTONAIVO :
Ce qu’on entend par Gouvernance citoyenne c’est l’inclusion de chaque individu dans la conduite des affaires publiques. On invite ainsi tous les acteurs, gouvernés ou gouvernants, à y participer activement pour un mieux vivre ensemble et le progrès commun
« La Gouvernance citoyenne a permis de créer des liens de confiance et d’engager la citoyenneté »
Dans les programmes mis en œuvre par le FID, la mise en place de la Gouvernance citoyenne, depuis 2014 a permis de tisser des liens de confiance et d’engager la citoyenneté des individus qui composent les communautés bénéficiaires. Les validations communautaires, les prises de décision participative, les réponses aux doléances, les partages des informations sont à la base de la réussite que nous connaissons à ce jour.
La Gouvernance citoyenne repose en fait sur quatre principes fondamentaux.
La Transparence pour laquelle l’accès à l’information devrait être facilité car les citoyens ont le droit de savoir et de connaitre les informations sur une situation donnée. Nous utilisons pour cela les réunions publiques, les affichages, les panneaux de chantier ou encore le site web.
La Redevabilité implique le fait que chaque responsable devrait faire un compte rendu ou un rapport de ses actions et l’exiger également des partenaires et prestataires de service.
L’Engagement citoyen est une interaction entre les citoyens et le gouvernement ou le secteur privé qui se manifeste par la mise en œuvre du mécanisme de gestion des plaintes et le mécanisme de suivi évaluation communautaire. Cette dernière est une opportunité pour les familles bénéficiaires de s’exprimer et de participer pleinement à la vie communautaire.
Et enfin la Participation Citoyenne consiste à accompagner et à intégrer les citoyens à des structures et à des actions organisées. Les communautés bénéficiaires prennent ainsi part aux assemblées générales (information, (planification, validation…) et aux actions communautaires.
FID’Actus : Quel est l’intérêt du mécanisme de Gestion des plaintes ?
H.M.R. : Tout d’abord c’est un mécanisme conçu pour recevoir, enquêter et répondre de manière systématique aux plaintes venant des communautés. C’est aussi un outil pour identifier, éviter, minimiser, gérer, réduire et, si besoin est, prendre en charge les faits ayant des impacts sociaux, humains et environnementaux et qui pourraient affecter la communauté, les acteurs, le projet et les actions du projet.
« Les ménages vulnérables ont renforcé leurs capacités à défendre leurs droits »
L’application du mécanisme a renforcé la capacité des ménages vulnérables à défendre leur droit, la communauté à traiter et résoudre localement leurs conflits. Par ce mécanisme, la redevabilité du Programme auprès des communautés bénéficiaires a encouragé l’engagement et la participation citoyenne. La pratique du mécanisme a assuré l’amélioration continue de la qualité d’intervention du FID et ses partenaires en tirant les leçons issues des plaintes reçues.
FID’Actus : Comment la communauté, peut-elle réellement suivre et évaluer les activités qui les concernent ?
H.M.R : Nous avons ce qu’on appelle le « Mécanisme de suivi évaluation communautaire », c’est un outil d’évaluation des services rendus par les différents acteurs du programme. La communauté apprécie, mesure et analyse le changement local, visible à travers les ressources physiques, sociales et économiques. C’est un ensemble d’outils pratiques et simples pour améliorer la gestion quotidienne des activités communautaires mais aussi celles du FID et de ses partenaires sur le terrain.
En termes de chiffres,
Depuis le début du FSS, nous avons reçu 23 500 plaintes, concernant les programmes Asa Avotra Mirindra, Vatsin’Ankohonana et Fiavota et nous en avons traité 23 022. Nous avons réalisé 619 suivi-évaluations communautaires. Quant aux acteurs principaux, nous sommes actuellement huit cadres au niveau du FID et 4 136 membres locaux dans l’ensemble des comités de gestion des plaintes.