3 questions à Mahatoro Longin

3 questions à Mahatoro Longin

mai 30, 2022 Non Par Liva Andriantompoinarivo

3 Questions à Mahatoro Longin

Maire de la commune rurale d’Ankilimalinike, District de Toliara II, Région Atsimo Andrefana

Que pouvez-vous dire sur la situation actuelle des ménages vulnérables dans votre circonscription deux années après le démarrage du programme Vatsin’Ankohonana dans la commune d’Ankilimalinike ?

Je peux de suite avancer que c’est du positif. Les habitants d’Ankilimalinike sont des agriculteurs pour la plupart. Ils cultivent du manioc, des tomates, du maïs, des patates douces et un peu de brèdes. Ankilimalinike fait également partie des producteurs de charbon dans la région Atsimo Andrefana. Les consommateurs de Toliara constituent leur principale clientèle. Leurs activités ont été ralenties par le manque de pluies et la pandémie les a aussi affectés. Ils ont cultivé juste pour leur autoconsommation et pour le marché local entre fokontany. Il faut également savoir que la commune d’Ankilimalinike a attendu le démarrage des activités d’exploitation d’ilménite de Ranobe, un fokontany situé à l’est de la commune d’Ankilimalinike. Comme rien ne démarre, l’espoir des habitants s’est fondu au fil du temps. Ils se sont donc retrouvés en difficulté financière et économique. Depuis le programme Vatsin’Ankohonana dont près de 900 ménages en bénéficient, je peux dire qu’il y a du changement.

Qu’avez-vous trouvé de positif dans ce changement de situation ?

Je me réfère au nombre progressif d’enfants qui fréquentent l’école. En deux années, près de mille enfants ont retrouvé et connaissent les bancs de l’école selon les chiffres avancés par le chef ZAP de la commune d’Ankilimalinike. Si les ménages peuvent envoyer leurs enfants à l’école c’est que leur capacité financière leur permet. Ces « vatsy », comme on les appelle par ici, soulagent beaucoup leurs maux. Les ménages ont appris à gérer leurs compléments de revenu pour pouvoir réaliser des activités génératrices de revenus. Les enfants ne vont pas à l’école le ventre vide. De plus, ils sont même propres et chaussés de sandales. Leurs parents s’occupent bien d’eux. C’est du changement pour moi. J’ai aussi constaté que les familles bénéficiaires de Vatsin’Ankohonana apprennent la diversification alimentaire pour bien se nourrir. Elles adoptent également les gestes d’hygiène pour préserver leur santé. Ce sont les grands points positifs que je peux souligner..

Quelle stratégie déployez-vous pour que ces ménages continuent sur la bonne voie et améliorent leur autonomie dans un futur proche ?

Je m’implique personnellement. Par exemple, lors de l’atelier de regroupement des parties prenantes de Vatsin’Ankohonana, je me suis engagé dans les préparatifs et dans les animations. Je trouve qu’il est important de susciter le dynamisme des bénéficiaires de temps à autres. Il faut les accompagner même si ce n’est pas d’une façon étroite et fréquente. Grâce aux « espaces physiques » mis en place par le programme par fokontany, les ménages réalisent des séances de formation en changement de comportement durant les « espaces de bien-être ». Ce sont des séances obligatoires et les membres du Comité de Protection Sociale, ou CPS, ainsi que les relais communautaires avec les Mères Leaders s’assurent de l’assiduité des bénéficiaires. A ce stade, je peux assurer que 80% des ménages bénéficiaires sont sur la bonne voie vers une amélioration des conditions de vie.