
80%
des récepteurs dans le projet sont des femmes

FEMME AUTONOME FINANCIEREMENT
30% | 45%
Augmentation du taux de participation des femmes.

PARTICIPATION DE LA FEMME DANS LA PRISE DE DÉCISION
Augmentation du taux de femme participante dans la prise de décision globale dans les ménages en deux ans d’intervention ( 38% – 2016 vs 54% – 2018)
38% | 54%
MÈRE LEADER
20 000
mères leader formées depuis le début de projet
SCOLARISATION DES FEMMES
338 800
femmes soutenues dans le cadre du projet depuis 2015 jusqu’à maintenant
*EVALUATION À MI-PARCOURS FSS – **CADRE DE RÉSULTATS ET MIS
Editorial : L’essor des femmes, pilier du développement
Lorsqu’une femme s’émancipe, c’est toute une société qui progresse. Son rôle est central au sein du foyer, de la communauté et du pays.
Dans les programmes de protection sociale, les femmes occupent une place essentielle. En tant que principales bénéficiaires des transferts monétaires, des Filets de Sécurité et de Résilience, elles sont encouragées à mieux s’affirmer et à s’impliquer davantage dans les prises de décisions, aussi bien dans le cercle familial que social. Grâce aux divers apprentissages fournis par les programmes, elles renforcent leurs compétences et développent leurs capacités à s’engager dans des activités économiques, leur permettant de gagner en autonomie.
Premières éducatrices des générations futures, les femmes transmettent les valeurs de respect, de travail et de solidarité. Investir dans l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes, c’est investir dans l’avenir.
Pourtant elles continuent à faire face à de nombreux défis : mariages et grossesses précoces, faible accès à l’éducation et à la formation professionnelle, manque d’opportunités économiques, violences basées sur le genre, inégalité des sexes, entres autres. Lever ces barrières, en créant un environnement propice à leur épanouissement, permet de favoriser un développement inclusif. C’est dans cette optique que s’inscrit le projet East Africa Girls’ Empowerment and Resilience – EAGER qui soutient l’autonomisation des filles et des femmes, avec l’ambition de briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.
Ce numéro met à l’honneur celles qui, chaque jour, portent le changement et inspirent les générations futures. Leur résilience face aux épreuves, leur volonté de se former, d’entreprendre et de faire entendre leur voix sont autant de preuves que le changement est déjà en marche.
Brèves

Joelle Hélène, bénéficiaire de Vatsin’Ankohonana,
A Sainte Marie, Joelle Hélène, une mère de famille dans le fokontany Angniribe, ne souhaite qu’une seule chose avec son mari : offrir un meilleur avenir à leur enfant.
« Mon mari était peintre en bâtiment à Toamasina. Après avoir été frappés de plein fouet par les crises du Covid-19, nous avons décidé de revenir à Sainte Marie. Les contrats dans le bâtiment que mon mari pouvait dérocher sont rares. Sans emploi fixe, nous vivons modestement de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage », raconte-elle.
Aujourd’hui, grâce au programme Vatsin’Ankohonana, Joelle Hélène porte un regard plein d’espoir sur l’avenir.
« Ce programme nous aide à renforcer nos revenus ainsi qu’à mieux envisager l’avenir. Avec les accompagnements et formations que nous allons recevoir, nous aspirons à une vie plus stable, à une meilleure gestion financière, à une autosuffisance alimentaire, et surtout, à l’éducation de notre enfant », confie-t-elle.
Comme les plus de 200 000 ménages vulnérables bénéficiaires de Vatsin’Ankohonana dans 26 Districts de Madagascar, Joelle Hélène écrit une nouvelle page de sa vie, avec dignité et courage.
Depuis 2016, les filets de sécurité mis en œuvre à Madagascar par le FID ont déclenché une transformation sociale progressive, enracinée dans l’autonomie, la solidarité et la durabilité. À travers ce dispositif, plus de 1,26 million de ménages ont été accompagnés dans leur trajectoire vers une vie meilleure.
Un levier d’autonomie individuelle et collective
Les impacts sont tangibles : amélioration du bien-être familial, meilleure nutrition, accès renforcé à l’emploi, et autonomie croissante des femmes. Au-delà des résultats individuels, les dynamiques communautaires se sont enrichies : la solidarité locale s’est renforcée, les échanges de savoirs se sont multipliés, et l’entrepreneuriat de proximité s’est affirmé.
Plus de 2 000 Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) ont vu le jour, soutenant les activités génératrices de revenus. Chaque initiative entrepreneuriale crée jusqu’à deux emplois indirects, générant une dynamique inclusive au sein même des communautés. Fait remarquable, plus de 60 % des ménages non bénéficiaires ont adopté les bonnes pratiques diffusées par les participants, témoignant d’un effet d’entraînement réel.
Une coordination multi-acteurs pour une vision à long terme
La force du projet réside aussi dans sa capacité à fédérer les acteurs : autorités locales, services techniques, communautés et partenaires nationaux. Plus de 20 conventions ont été signées avec des ministères et institutions clés, créant une approche intégrée du développement.
Près de 366 000 acteurs-bénéficiaires ont participé à des formations productives adaptées aux réalités locales. Cette synergie des compétences a permis la réhabilitation de 360 infrastructures sociales.
Une citoyenneté active pour une société apaisée
La gouvernance citoyenne s’est renforcée avec plus de 1 500 comités locaux créés, favorisant la participation active des communautés. Des milliers d’actes de naissance ont été délivrés, des titres fonciers régularisés, et des séances de suivi et d’évaluation communautaire organisées. Plus de 18 000 enfants et adolescents ont été prises en charge, contre le mariage précoce, à travers l’action “Azafady Babako” dans le grand Sud. Dans les zones sensibles comme Isandra ou Anosy, cette approche a contribué à réduire les tensions sociales, améliorant le climat de sécurité.
Un engagement environnemental concret
La dimension écologique du projet est tout aussi structurante. À travers des formations, du reboisement (3 575 hectares), la restauration des terres dégradées, la conservation des sols et la gestion de l’eau, la gestion et la transformation des déchets, plus de 121 000 ménages sont désormais acteurs de la préservation de leur environnement. Une réponse essentielle face aux défis climatiques.
En somme, les filets de sécurité apparaissent comme un tremplin vers une société plus résiliente, inclusive et consciente de ses responsabilités économiques, sociales et environnementales.

Dans le fokontany de Bezezika, à Mahabo, Marie Jeanne Godvine, une mère célibataire de trois enfants, sans emploi stable, peinait à nourrir sa famille. « Il nous arrivait de ne pas manger pendant deux jours. Les enfants partaient à l’école le ventre vide. Nous n’avions que deux vêtements que l’on lavait à l’eau, faute de savon », se souvient-elle.
Grâce au programme Asa Avotra Mirindra, tout a changé. Formée aux techniques agricoles et encouragée à épargner, elle commence à vendre des beignets de manioc. Avec ses premières économies – 80 000 ariary – elle a acheté un porcelet. « Une fois adulte, le porc m’a rapporté 800 000 ariary. Avec cette somme, j’ai acheté une vitrine et des ustensiles pour monter une petite cantine à ciel ouvert, au bord de la route. Ensuite, j’ai commencé un petit élevage de volailles.
Par ailleurs, nous avons été sensibilisés à l’épargne communautaire ; j’ai donc rejoint l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) Fitiavana, où j’y ai fait des prêts pour acquérir, au fur et à mesure, les matériaux pour la construction de ma maison. Désormais, je tiens ma gargote sous le porche de la maison et j’en suis vraiment fière. ». Aujourd’hui, ses enfants mangent à leur faim et vont à l’école privée. Marie Jeanne regarde l’avenir avec confiance. « Je n’ai plus honte. Mes enfants sont comme les autres », dit-elle allègrement. Et elle, en nettoyant ses casseroles, ne chante plus pour oublier… mais pour remercier la vie. “Asa Avotra Mirindra manaraka teknika, foana teo bon an’ny amin’ny la botika, iao, iao, iao, iaiaiao“ (Asa Avotra Mirindra avec les pratiques techniques, désormais nous n’avons plus de dette auprès des commerçants).

1. Selon vous, quels leviers essentiels pour renforcer l’autonomisation des femmes ?
Pour donner aux femmes les moyens d’agir, il faut d’abord encourager leur participation active dans tous les domaines de la vie sociale, professionnelle et économique.
La sensibilisation est également essentielle pour faire évoluer les mentalités, notamment à Madagascar, où les femmes ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur.
L’accès à l’éducation, à la formation professionnelle, au crédit, à l’emploi, aux soins constitue également un levier fondamental.
Enfin, leur rôle dans la prise de décisions, au sein du foyer comme dans la société, doit être pleinement soutenu.
2. En tant que femme et cheffe d’antenne, à quels défis faites-vous face ?
L’un de mes plus grands défis est de concilier performance et exemplarité. Je dois assumer pleinement mes responsabilités tout en étant un repère et un soutien pour d’autres femmes. Cela renforce mon engagement.
Cela dit, je ressens une réelle fierté de mon rôle au sein du FID, en tant que femme. J’espère pouvoir inspirer celles qui hésitent encore. Pour moi, ce rôle est une façon concrète de prouver que les femmes ont toute leur place, à tous les niveaux de décision et d’action.
3. Comment conciliez-vous vos responsabilités professionnelles et votre vie personnelle ?
Comme beaucoup de femmes, je jongle chaque jour entre mon travail et ma vie de famille. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est un choix que j’assume pleinement. Il est possible de s’épanouir dans ces deux sphères avec de l’organisation, de la force intérieure et surtout beaucoup d’amour.
J’ai appris à poser des limites et à préserver mon équilibre. Les moments de qualité avec mes proches sont essentiels, tout comme le temps que je m’accorde : sport, shopping, balades … Même en déplacement, un appel quotidien me permet de garder le lien avec mes enfants. Ce sont de petites choses mais elles me reconnectent à l’essentiel.
Être une femme, cheffe d’antenne et mère, c’est porter plusieurs rôles à la fois – parfois avec fatigue mais toujours avec foi. Je souhaite que chaque femme se sente capable de faire bouger les lignes. Notre engagement quotidien, notre courage, construisent un avenir plus juste et plus équitable pour demain. Je finis avec cette citation d’Estée Lauder « Je n’ai jamais rêvé du succès. J’ai travaillé pour l’obtenir »

EAGER : Autonomiser les femmes et les filles pour un avenir meilleur

Le projet East Africa Girls’ Empowerment and Resilience (EAGER) vise à accroître le niveau d’instruction et l’autonomie économique des filles et des jeunes femmes vulnérables au Mozambique et à Madagascar. De 2024 à 2030, il appuiera plus de deux millions de jeunes filles, à rester et à retourner à l’école, et accompagnera environ 160 000 jeunes femmes à réussir sur le marché du travail. Il renforcera également la capacité de près de 26 000 intervenants locaux dans la mise en œuvre des réformes en faveur de l’égalité des sexes.
Éducation, emploi et environnement favorable
Le projet repose sur trois grands axes. Il favorise d’abord l’éducation des adolescentes (10-17 ans) à travers des espaces sûrs et des formations, facilitant leur réintégration scolaire. Ensuite, il accompagne les jeunes femmes (18-35 ans) vers un emploi productif grâce à des formations professionnelles, du mentorat et des soutiens financiers. Enfin, EAGER agit pour un environnement propice en renforçant les politiques d’égalité des sexes, en luttant contre les violences basées sur le genre et en développant une plateforme de connaissances régionale.
A Madagascar, le projet est mis en œuvre par le FID – Fonds d’Intervention pour le Développement, sous la coordination du Ministère de l’Éducation Nationale, avec un financement de 180 millions de dollars de la Banque mondiale.
Rapport sur l’état de la Protection Sociale 2025 : Le défi de 2 Milliards de personnes
La protection sociale va bien au-delà des transferts monétaires ; elle comprend des politiques et des programmes qui comblent les lacunes en matière de compétences, de ressources financières et d’information, aidant ainsi les personnes à accéder à de meilleurs emplois. Les trois piliers de la protection sociale – l’assistance sociale, l’assurance sociale et les programmes du marché du travail – aident les ménages et les travailleurs à gérer les crises, à sortir de la pauvreté, à affronter les transitions et à saisir les opportunités d’emploi. Pourtant, malgré une expansion substantielle au cours de la dernière décennie, 2 milliards de personnes restent non couvertes ou insuffisamment couvertes dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ce rapport détaille quatre domaines d’action que les gouvernements peuvent adopter pour maximiser les bénéfices d’une protection sociale adéquate pour tous : étendre la protection sociale aux personnes dans le besoin ; renforcer l’adéquation du soutien à la protection sociale ; mettre en place des systèmes de protection sociale résistants aux chocs ; et optimiser le financement de la protection sociale.
