FID’actus Décembre 2023

  • Chiffres clé
  • Editorial
  • Brèves 
  • Vatsin’Ankohonana inspire au changement de mentalité dans la commune d’Ifanirea
  • Fiavota : un mieux pour le bien-être et la résilience des familles bénéficiaires dans l’Anosy et l’Androy
  • RAZAINJAFISOAMANDIMBY Hanitriaina Hortanse : 41 ans. Bénéficiaire MILOFO, Sahalava
  • 3 questions à Tabavy Merance Fabiola

chiffres

Zones d’intervention des Filets sociaux de sécurités
(FI, FA1, FA2, FA3) 2015 – 2023
FI = Financement initial, FA1= Financement additionnel 1, FA2 = Financement additionnel 2, FA3 = Financement additionnel 3

21 Régions

ALAOTRA MANGORO, AMORON I MANIA, ANALAMANGA, ANALANJIROFO, ANDROY, ANOSY, ATSIMO ANDREFANA, ATSIMO ATSINANANA, ATSINANANA, FITOVAVY, BETSIBOKA, BOENY, HAUTE MATSIATRA, ITASY, IHOROMBE, MENABE, SAVA, SOFIA, VAKINANKARATRA, VATOVAVY, FITOVINANY

368 Infrastructures

570 946 ménages bénéficiaires

Fiavota

57 736 ménages bénéficiaires 

Vatsin'Ankohonana

213 641 ménages bénéficiaires 

Asa Avotra Mirindra

117 772 ménages bénéficiaires 

Milofo

1 930 ménages bénéficiaires 

Milofo

29 941 ménages bénéficiaires 

Asa Vonjy Voina

Argent contre travail (ACT)
Post catastrophe (PC)
25 622 ménages bénéficiaires
Transfert Monétaire non conditionnel (TMNC)
Post catastrophe (PC))
31 871 ménages bénéficiaires
Transfert Monétaire non conditionnel (TMNC)
Protection sociale réactive aux chocs (PSRC)
92 433 ménages bénéficiaires

84 Districts

AMBALAVAO, AMBATO BOENY, AMBATOFINANDRAHANA, AMBATONDRAZAKA, AMBOASARY-ATSIMO, AMBOHIMAHASOA, AMBOSITRA, AMBOVOMBE, AMPANIHY, AMPARAFARAVOLA, ANALALAVA, ANDAPA, ANDILAMaENA, ANJOZOROBE, ANKAZOABO, ANKAZOBE, ANTALAHA, ANTANANARIVO ATSIMONDRANO, ANTANANARIVO RENIVOHITRA, ANTANIFOTSY, ANTSIRABE II, ANTSOHIHY, ARIVONIMAMO, BEALANANA, BEFOTAKA, BEFOTAKA ATSIMO, BEKILY, BELO SUR TSIRIBIHINA, BELOHA, BETAFO, BETIOKY ATSIMO, FANDRIANA, FARAFANGANA, FARATSIHO, FENERIVE EST, FENOARIVE ATSINANANA, FIANARANTSOA, FIANARANTSOA I, IFANADIANA, IHOSY, IKONGO, ISANDRA, IVOHIBE, LALANGINA, MAEVATANANA, MAHABO, MAHAJANGA I, MAHAJANGA II, MAHANORO, MAMPIKONY, MANAKARA, MANANDRIANA, MANANJARY, MANDOTO, MANJAKANDRIANA, MAROANTSETRA, MAROLAMBO, MAROVOAY, MIANDRIVAZO, MIARINARIVO, MIDONGY ATSIMO, MITSINJO, MOROMBE, MORONDAVA, NOSY VARIKA, PORT BERGE, SAKARAHA, SAMBAVA, SOALALA, SOANIERANA IVONGO, SOAVINANDRIANA, TAOLAGNARO, TOAMASINA I, TOAMASINA II, TOLIARA I, TOLIARA II, TSIHOMBE, VANGAINDRANO, VATOMANDRY, VAVATENINA, VOHEMAR, VOHIBATO, VOHIPENO, VONDROZO

Editorial

Donner un sens à la résilience

Malgré un contexte politique complexe au dernier trimestre de 2023, nous pouvons annoncer que les programmes du projet Filets sociaux de sécurité (FSS) ont atteint 78 % de leurs objectifs. Depuis le lancement en 2016, plus de 580 000 ménages dans 82 districts, entre autres : Ikongo, Mahabo, Vangaindrano, Ankazoabo, Tsihombe, Amparafaravola …, ont bénéficié des soutiens et des accompagnements pour progresser vers un mieux-être plus durable.

Par ailleurs, 368 infrastructures sociales de base, telles que les écoles, les centres de santé de base, ou encore des ponts, ont été réhabilitées ou reconstruites depuis le début des FSS. Ces réalisations, avec la participation de toutes les parties intéressées, sont le fruit de notre engagement continu envers la résilience, le capital humain et l’émancipation des femmes.

Avec le nouveau projet Filets de sécurité et de résilience (FSR), nous allons étendre le soutien aux plus vulnérables, à travers la protection sociale non-contributive, à environ 253 000 nouveaux ménages dans de nouveaux districts. Son exécution est prévue en mars 2024 et se terminera en mars 2027.

Au-delà des changements positifs observés chez les acteurs-bénéficiaires, la dynamique communautaire se renforce, l’inclusion économique progresse peu à peu, les pratiques positives pour le bien-être familial et les techniques agricoles plus productives profitent à l’ensemble de la population vivant dans les zones d’intervention.

Grâce à votre soutien indéfectible et à la confiance du Gouvernement, le FID, fidèle à sa mission et à sa valeur d’engagement, continue d’agir malgré les défis qui incombent au pays. Ensemble, construisons un avenir plus solidaire et résilient.

breves

Brèves

Nambinintsoa Alfa Narcisse, enfant de bénéficiaires de Asa Avotra Mirindra à Isandra, reçoit une bourse pour poursuivre des études en informatique en Tunisie
Avec l’appui du programme, notamment leur dynamisme dans l’AVEC, l’association villageoise d’épargne et de crédit, ses parents ont pu développer des activités génératrices de revenus qui leur ont permis de subvenir aux besoins basiques pour la scolarité (frais de déplacements, fourniture scolaire, …) d’Alfa.

Lancement du projet pilote Registre Social Unique (RSU) à Madagascar
Ce projet a pour objectif de créer une base de données des ménages les plus vulnérables à travers le pays afin de localiser et d’identifier les ménages qui bénéficieront des programmes de protection sociale. La phase pilote a été lancée en septembre dernier à Ampanihy et à Betioky, avec pour objectif de recenser au moins 60 000 ménages. D’ici 2030, le projet ambitionne de couvrir tout Madagascar. Cette démarche est innovante pour dépasser les contraintes et tentatives de fraudes durant les phases de ciblage.

Projet PADAP : contribution active du FID
Le mois d’octobre dernier marque le lancement des interventions du FID pour le Projet PADAP ou Projet Agriculture Durable par une Approche Paysage, un projet du gouvernement malagasy pour une productivité durable respectant l’environnement. Cinq districts sont concernés pour les interventions du FID : Andapa, Vavatenina, Soanierana Ivongo, Marovoay et Bealanana pour plus de 23 000 ménages. Les activités concernent l’aménagement et le terracing, le reboisement et l’assainissement des canaux d’irrigations.

Association FID : tenue de l’Assemblé générale et de la réunion du Conseil d’Administration au cours de ce mois de décembre
A l’instar des années précédentes, ces rencontres ont permis de faire une revue des activités réalisées par le FID et de définir les perspectives pour l’année à venir. Conformément à mission, le FID poursuivra ses interventions en faveur du développement. Rappelons que les membres de l’association comprennent des représentants de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées, des organisations de la société civile, des opérateurs (ONG, bureaux d’études, …), des bénéficiaires des programmes mis en œuvre et de simples citoyens.

resiliences

Vatsin’Ankohonana inspire au changement de mentalité dans la commune d’Ifanirea

Les bénéficiaires du Vatsin’Ankohonana de la commune d’Ifanirea, district d’Ikongo, région Fitovinany, sont convaincus de l’importance de disposer des copies d’actes de naissances et des cartes d’identités. 100% des bénéficiaires ont réalisé des copies d’actes de naissances pour leurs enfants, alors qu’ils n’étaient que 65% auparavant. Quant à la pièce d’identité, 95% des bénéficiaires l’ont complété alors que seulement 57% en disposaient au début du programme.

Disposer de copies d’actes de naissances permettra aux enfants de poursuivre leurs études en classes secondaires, voire au niveau universitaire. Aussi, avoir une carte d’identité permet d’être des citoyens à part entière au sein de la communauté et de remplir ses obligations. Les mesures d’accompagnement, implantées particulièrement à travers les espaces de bien-être, occupent une place importante dans la mise en œuvre du Vatsin’AnkohonanaLes espaces de bien-être appelés « Sehatra mahasoa » sont institués au sein de chaque fokontany pour que les bénéficiaires puissent améliorer de façon durable leurs conditions de vie à travers des échanges, des ateliers pratiques, diverses formations et sensibilisations sur plusieurs thématiques. Le droit des enfants et le droit de l’homme figurent parmi les thématiques promues ; elles ont inspiré les bénéficiaires dans la démarche de réalisation des copies d’actes de naissance et les pièces d’identité.

resiliences

Fiavota : un mieux pour le bien-être et la résilience des familles bénéficiaires dans l’Anosy et l’Androy

Grâce au filet social de sécurité Fiavota, les familles touchées par la sècheresse dans les régions Androy et Anosy ont pu améliorer leurs conditions de vie. Mis en œuvre depuis 2016 dans cinq districts, Fiavota est arrivé à son terme à Beloha, Bekily et Tsihombe en août 2023 ; l’appui se poursuit toujours à Ambovombe et à Amboasary. Fiavota a également été étendu à Taolagnaro. Le programme vise à soutenir les ménages les plus vulnérables à se reconstruire et à développer de nouvelles capacités pour pouvoir faire face aux situations difficiles.

« Grâce à Fiavota, la famine n’est qu’un mauvais souvenir du passé ; ces moments sombres et difficiles s’effacent petit à petit et même en période de grande sècheresse c’est moins dur pour nous. Par ailleurs, j’ai pu inscrire mes enfants à l’école » soutient Liamare, bénéficiaire à Vohipandrana, Ambovombe.
Grâce au programme, les ménages bénéficiaires adoptent de meilleures pratiques pour le bien-être familial : petite enfance, éducation, santé, nutrition ; celles-ci leur ont été transmises durant les ateliers d’apprentissage pratiques sur les thématiques de développement appelés « Espace de bien-être – Sehatra mahasoa ».

Inclusion économique
Les ménages bénéficiaires de Fiavota ont acquis de nouvelles pratiques d’agriculture et d’élevage adaptées au contexte local. L’inclusion productive et l’inclusion financière sont un reflet d’une pérennisation des acquis. Les familles bénéficiaires ont pu améliorer leurs sources de revenus grâce à une meilleure gestion de leurs finances et au développement de petites activités économiques qui assureront leurs besoins futurs. Sous l’influence des ménages bénéficiaires du programme, de nombreux ménages non-bénéficiaires ont rejoint les Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC). « En 2021, j’ai adhéré à l’AVEC ; j’ai fait un prêt de 660 000 ar pour acheter deux truies ; elles ont donné naissance à 8 porcelets, et en vendant deux seulement, j’ai gagné 650 000 ar. En 2022, grâce à mon élevage de porc, j’ai pu faire face à divers problèmes suite aux décès de mon fils et de mon gendre. Aujourd’hui, je projette de bâtir ma maison », confie Liliane Mari Louise, de Tsihombe.

Le programme Fiavota

  • Programme de protection sociale du Gouvernement malagasy pour le développement humain à l’endroit des familles vulnérables, ayant des enfants de 0 à 14 ans, affectées par la sècheresse dans le Sud
  • Zones d’intervention : 2 Régions (Anosy et Androy), 6 Districts (Taolagnaro, Ambovombe, Amboasary, Tsihombe, Bekily, Beloha)
  • Bénéficiaires : 92 600 ménages
  • Objectif : Stimuler la consommation, la sécurité alimentaire, la nutrition et le capital humain
  • Conditionnalité : scolarisation au niveau primaire des enfants entre 6 et 14 ans avec une assiduité d’au moins 4 sur 5 jours ; appui nutritionnel des enfants de moins de 5 ans
  • Processus de mise en œuvre : transfert monétaire bimestriel et actions de développement appelées « mesures d’accompagnement »

Hs1

« Il y a 2 ans, depuis la mort de mon époux, je dépendais de mon entourage pour nourrir et vêtir mes enfants ; je ne savais même pas où ils dormaient car je passais mes journées à boire sans se soucier de rien. Mes deux ainés, en classe de terminale et de troisième, ont dû abandonner l’école pour s’occuper de leurs 4 autres frères vu qu’ils ne pouvaient plus compter sur moi. Grâce aux renforcements de capacité, sur la thématique « être une mère responsable et avoir confiance en soi », que j’ai reçus à travers le programme Milofo, je suis devenue une autre personne et j’ai repris notre vie en main. Actuellement, j’ai monté mon petit commerce avec l’appui du programme en commençant par de petites marchandises comme des patates douces, des maniocs et tomates ; et, puis j’ai élargi mon activité, je travaille avec un grossiste de fruits et légumes qui me fait totalement confiance. J’éprouve une satisfaction sans égale en voyant mes enfants manger régulièrement ; de plus, ils sont retournés à l’école. Pour nous, c’est comme un rêve qui se réalise. »

RAZAINJAFISOAMANDIMBY Hanitriaina Hortanse
 41 ans. Bénéficiaire MILOFO, Sahalava

volatiana

« J’envisage avec mon époux l’acquisition d’un autre bœuf, ce qui nous permettra de devenir autonome dans notre travail »

MAMILALAINA Haingotiana Rovasoa
Asa Avotra Mirindra,
Fonenana, Imerintsiatosika, Itasy

Asa Avotra Mirindra a été une opportunité précieuse pour le développement de la famille de MAMILALAINA Haingotiana Rovasoa. Vivant de l’agriculture et de l’élevage, sa famille a pu investir dans l’élevage de porcs grâce aux compléments de revenus fournis par le programme en échange des travaux réalisés dans les champs écoles. Ces appuis financiers leur ont permis d’investir dans l’élevage de porcs. Après huit cycles de travail de 40 jours chacun appelés « interventions », la famille de Rova possède désormais un bœuf et une charrette, utiles à leurs activités. Les diverses formations techniques offertes par Asa Avotra Mirindra, entre autres le basket compost, la production d’engrais et de pesticide biologiques, ont grandement contribué à leur production agricole. Le programme lui a également transféré des fonds de soutien ou “Tosika fihariana” qui sont destinés à développer des activités génératrices de revenus. Cette subvention leur a permis d’agrandir leur élevage en achetant huit poules. « J’envisage avec mon époux l’acquisition d’un autre bœuf, ce qui nous permettra de devenir autonome dans notre travail » dixit Rova avec un grand sourire.

Asa Avotra Mirindra soutient également le développement humain ; les bénéficiaires sont sensibilisés sur des thématiques du bien-être familial dont la nutrition, la santé, l’éducation, etc. « Avec mon époux, nous avons fourni les efforts nécessaires afin d’améliorer la santé et la nutrition de notre famille. Je constate aujourd’hui que nous avons progressé si je regarde en arrière. Nos enfants mangent trois repas améliorés par jour, ils s’hydratent avec de l’eau bouillie refroidie et fréquentent assidûment l’école, profitant d’une bonne santé » affirme Rova.

laborde

3 Questions à Tabavy Merance Fabiola

 Partages et échanges entre acteurs-bénéficiaires « Paysan Relais » dans le fokontany Ankazomianko, Commune Urbaine Vavatenina, Région Analanjirofo.

Le 2 décembre, avec une trentaine d’autres bénéficiaires, vous étiez en visite dans la commune d’Ambohibe pour rencontrer et échanger avec d’autres bénéficiaires de Vatsin’Ankohonana. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Cette visite a été dédiée au partage d’expérience entre les bénéficiaires. Je suis très satisfaite d’avoir participé à un tel événement. Durant cette visite, nous avons pu voir l’adoption des techniques de culture maraîchère, l’épargne et le crédit communautaire, ainsi que la conduite d’un « Espace de Bien-Etre ». J’ai déjà une certaine expérience dans ces domaines mais l’échange et le partage avec les autres bénéficiaires venant d’autres fokontany ont été très enrichissants. La vie est un apprentissage permanent. Je suis également contente d’avoir pu visiter la commune d’Ambohibe qui est le village de ma grand-mère maternelle. De plus, cette visite d’échange m’a permis de faire connaissance avec d’autres bénéficiaires venant de 13 autres fokontany. C’était un peu nouveau pour moi, mais il y avait une bonne ambiance générale. Des liens d’amitié se sont créés entre les participants et nous nous sommes promis de faire de notre mieux pour lutter ensemble contre la vulnérabilité. Vraiment merci à Vatsin’Ankohonana !

Qu’avez-vous acquis a vec le programme Vatsin’Ankohonana ?

Innovante et révolutionnaire, telles sont les approches de ce projet. D’abord, l’aspect traditionnel a été exploité. Si les pratiques coutumières sont usuellement considérées comme un frein au développement, dans Azafady babako, celles-ci sont prises comme un facteur de changement authentique et durable. Concrètement, la pratique de mariage précoce a été traduite comme un « fady » dans ce fokontany.

Ensuite, les acteurs locaux sont sensibilisés et formés sur la lutte contre le mariage d’enfant, en plus de la production d’affiches et de chants sur le sujet. Le projet mise sur l’adoption d’une approche holistique et systémique basée sur l’engagement communautaire. Il s’agit de mobiliser et de responsabiliser tous les membres de la communauté à s’engager de manière efficace, avec des actions concrètes, adaptatives et acculturées. L’objectif est également de tendre vers la promotion de tous les droits des enfants.

En quoi consiste être « paysan relais ?

Bénéficiaire du programme, le paysan relais partage et transmet des connaissances en matière de pratiques agricoles à ses pairs au niveau de l’ « espace de bien-être », une plateforme d’échanges et d’ateliers pratiques sur diverses thématiques de développement. Formé sur les nouvelles techniques agricoles offrant de meilleur rendement, le paysan relais est choisi par ses pairs ; il conseille et accompagne la communauté pour l’inclusion productive. Pour ma part, je partagerai ce que j’ai acquis au cours de la visite aux membres du groupe auquel j’appartiens.

vuailleurs

Appropriation et participation : le rôle des acteurs locaux dans la mise en œuvre d’un développement durable

Depuis le début des années 90, la relation entre développement et environnement est renversée au profit d’une analyse en termes de contribution des politiques environnementales et de gestion des ressources à la croissance économique ; on parle alors de double dividende.

Dans cette optique, la protection de l’environnement et la gestion pérenne des ressources naturelles sont des conditions permettant aux pays pauvres de se développer par le biais d’une autosuffisance alimentaire à long terme, par les entrées de devises liées à l’écotourisme, par les transferts en technologies propres dont ils pourraient bénéficier. Ce point de vue sert de support aux stratégies de protection et de valorisation de la biodiversité dans la plupart des pays à forte biodiversité.

Pour traiter ce problème de libre accès aux ressources, l’approche communautaire est présentée comme une voie alternative à celle, traditionnelle, de patrimoine commun, voire à celle d’appropriation privée. En effet, dès les premières discussions concernant les pertes en biodiversité, certains estiment que la meilleure manière de lutter contre l’absence de droits de propriété sur certaines ressources comme les forêts ou les animaux sauvages est de les considérer comme appartenant à l’humanité tout entière, au même titre que l’air ou les océans. Le danger est alors grand de voir les communautés locales exclues de l’usage de ces ressources.

Sources : books.openedition.org
www.epfl.ch