FID’actus Mars 2023

Chiffres clés

PROJET FILETS SOCIAUX DE SECURITE
Financements Banque mondiale et Etat Malagasy

Filets Sociaux Productifs (FSP)
Asa Avotra Mirindra
Offrir des travaux rémunérés et des renforcements de capacités productives aux acteur-bénéficiaires

117 916
ménages bénéficiaires

862
chantiers
15 Régions, 21 Districts

Transfert Monétaire pour le Développement Humain (TMDH)
Vatsin’Ankohonana et Fiavota
Fournir un soutien aux revenus, appuyer la fréquentation de l’école primaire, faciliter l’accès aux services sociaux de base (santé, nutrition, …) des ménages acteur-bénéficiaires

232 156
ménages bénéficiaires

07
transferts
12 Régions, 27 Districts

Filets Sociaux Urbains
Fournir des paquets des transferts monétaires urbains (TMU) et offrir une opportunité d’accéder à des revenus supplémentaires grâce à l’inclusion productive urbaine (IPU) pour les ménages les plus vulnérables

29 941
ménages bénéficiaires

07
transferts TMU
27
chantiers IPU
03 Régions, 03 Districts

Réponses aux crises
Répondre à un large éventail de situations d’urgence (catastrophes naturelles, crise sanitaire)

363 028
ménages bénéficiaires

35
infrastructures réhabilitées / reconstruites
02
transferts post cyclones et période de soudure

04
transferts réponses sècheresses

524
chantiers ACT
17 Régions, 58 Districts

CONTINGENT EMERGENCY RESPONSE COMPONENT (CERC)
MECANISME DE REPONSE IMMEDIAT

Argent contre travail
Pourvoir des revenus temporaires additionnels après l’obtention du Tosika Fameno

10 080
ménages bénéficiaires

64
chantiers
04 Régions, 09 Districts

PROJET D’APPUI A L’EDUCATION DE BASE (PAEB)

Construire 200 écoles équipées de tables bancs, de tables et chaises des maîtres ainsi que des latrines.

100
écoles construites

50
écoles en travaux
50
écoles en cours de préparation
05 Régions, 10 Districts

ALLOCATION UNIVERSELLE POUR L’ENFANT ET L’ALLOCATION D’EGALITE DE CHANCE (ZARA MIRA)
FINANCEMENT UNICEF

Soutenir les ménages afin qu’ils puissent investir dans le bien-être de leurs enfants et leur fournir les meilleures chances dans la vie, y inclus pour les personnes vivant avec un handicap.

14 930
ménages bénéficiaires

06
transferts ZARA MIRA
01
transferts réponse sécheresse SUD
02 Régions, 02 Districts

Le mot du Directeur Général

Jaona ANDRIANANTENAINA
Directeur Général . FID

Chers partenaires,

2023 marque la célébration des 30 années d’engagement du FID pour le bien-être de la population et pour notre réussite commune. Cette année augure également de belles perspectives pour la protection sociale et l’amélioration constante de la vie de nos compatriotes.

Depuis l’année 2016, le projet “Filets sociaux de sécurité” (FSS) a permis de soutenir et d’accompagner plus de 1.355.000 ménages. Le FSS sera clôturé cette année avec un bilan positif en termes d’amélioration du capital humain. Pour n’en citer que quelques-uns : 90% des ménages soutenus ont investi dans des activités génératrices de revenus, 92% ont adopté les pratiques familiales positives, taux d’assiduité scolaire des enfants à 96%, 80% des femmes bénéficiaires ont plus de responsabilité au sein de leur foyer et de la communauté.

Ces résultats pertinents ont été le socle du développement du nouveau projet “Filets sociaux et résilience” (FSR) qui bénéficiera à environ 480.000 ménages dans les 23 régions du pays. Le FSR est prévu débuter vers le mois de juillet de cette année.

Suite aux derniers cyclones, Cheneso et Freddy, nos réponses pour soutenir les populations affectées sont déjà activées et suivent les processus normalisés. Il s’agit des activités Argent Contre Travail (ACT) dont celles soutenant le relèvement productif (ACTP), les transferts monétaires inconditionnels et la réhabilitation des infrastructures touchées.

Nous réitérons notre appel, aux autorités et élus locaux, aux membres de la société civile et aux différents acteurs du secteur privé, d’être à nos côtés et de s’impliquer pleinement pour améliorer durablement les conditions de vie des communautés.

Brèves

Reboisement : Des initiatives vertes pour le FID

Le FID renforce son engagement dans la préservation de l’environnement. Outre le reboisement avec la primature, c’est à Analamanga, dans la commune d’Ampaneva et Ambohibao Sud, district de Manjakandriana que le FID a organisé son reboisement. Le 17 Février dernier, plus de 1.300 plants dont des espèces forestières et des arbres fruitiers ont été mis en terre main dans la main par le personnel du FID à Antananarivo et les ménages bénéficiaires du programme de protection sociale Asa Avotra Mirindra. Ces derniers assureront le suivi du développement des jeunes pousses pour une application directe des formations reçues sur la gestion de l’environnement dans le cadre du programme. Cet évènement marque, par ailleurs, le coup d’envoi de la célébration du trentenaire du FID.

Asa Vonjy Voina : Réception provisoire des différents travaux de reconstruction

Après le passage des cyclones Belna, Batsirai et Emnati, des infrastructures dont des écoles ou centres de santé, ont subi des dégâts conséquents affectant le quotidien des communautés les plus vulnérables. A travers Asa Vonjy Voina, le FID a procédé à des travaux de réhabilitation pour rétablir la livraison des services sociaux de base. Ces travaux comprennent la remise à neuf des portes, fenêtres, du dallage intérieur et du plafond, la construction des tableaux noirs ou encore la peinture intérieure et extérieure. plus de 30 infrastructures de base ont été provisoirement réceptionnés la clinique dentaire sur Bezaribe Tolagnaro, la maternité de Amboasary Atsimo, le CEG à Isaka Ivondro et Behara, ainsi que les écoles primaires publiques, le CEG de Fenoarivo Farafangana et le pont accédant à Andranomavo,

« Je n’aurais jamais réussi mon commerce sans le soutien du Vatsin’Ankohonana »

Françoise KAMIALY
 Bénéficiaire Vatsin’Ankohonana
Bezaha III, Betioky Atsimo

Bénéficiaire du programme Vatsin’Ankohonanana, Françoise KAMIALY, mère de famille de trois enfants a réussi sa vie. C’est ainsi qu’elle décrit son parcours. Sa réussite est d’abord motivée par sa volonté, sa persévérance et son projet de commerce. Le Fonds de Soutien, obtenu vers la fin de la période d’allocation du programme, lui a permis d’investir dans l’achat de semences et la culture du riz. « J’ai commencé avec 50 gobelets de semences. J’ai, par la suite, pu produire et vendre 100 gobelets de riz par jour, générant 6.000 Ariary de bénéfice quotidien. Mon commerce de riz me permet d’assurer la scolarité de mes enfants ainsi que notre nourriture quotidienne. Je n’aurais jamais réussi sans le soutien de Vatsin’Ankohonana » raconte-t-elle.

Françoise KAMIALY a mobilisé entre 70.000 et 100.000 ariary de capital et utilise un carnet de gestion financière simplifiée qui lui permet de gérer les dépenses et les gains. Membre active de l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit ( AVEC ), elle adopte les bonnes pratiques financières. Elle possède même une petite caisse individuelle chez elle où elle n’oublie pas de verser 500Ar par jour au minimum. Elle compte allouer la deuxième tranche de son Fonds de soutien dans l’élevage de poulets. Ses projets avancent bien.

Filets sociaux : Comment les programmes de protection sociale sont-ils mis en oeuvre ?

92 % des familles bénéficiaires ont adopté des pratiques positives pour le bien-être familial et environ 90 % ont investi dans des activités génératrices de revenus. Les résultats s’avèrent probants pour le projet Filet Sociaux de Sécurité (FSS). Derrière ces chiffres, tout un dispositif est mis en place avec des actions multidimensionnelles et un réseau d’intervenants.

Les transferts monétaires comme premier soutien
Les transferts monétaires fournissent un complément aux revenus des ménages les plus démunis pour qu’ils puissent assurer leur subsistance. Cela leur permet d’accéder aux services sociaux de base tels que la nutrition, la santé ou l’éducation de leurs enfants.

Les modalités des transferts varient selon le type de programme
Vatsin’Ankohonana et Fiavota, exigent la fréquentation de l’école primaire pour les enfants entre 6 et 14 ans. Un système de suivi est établi au niveau local avec la collaboration des directeurs d’école. Le transfert au ménage bénéficiaire se fait suivant l’assiduité scolaire des enfants tous les deux mois.

Dans le cadre de Asa Avotra Mirindra, des rémunérations sont données en contre partie des travaux fournis par les bénéficiaires. A raison de deux interventions, de quarante jours, à l’année, les travailleurs sont payés suivant leur assiduité par tranche de vingt jours.

Les actions de développement pour une amélioration durable des conditions de vie
Appelées « mesures d’accompagnement », les actions de développement sont les véritables vecteurs de changements. Elles favorisent, d’une part, le bien-être familial et soutiennent, d’autre part, l’inclusion économique des ménages bénéficiaires. Dans les «espaces de bien-être » et les « espaces productifs », des sensibilisations, des ateliers et des formations sur différentes thématiques sont données : santé, nutrition, éducation, autonomisation des femmes, éducation financière, inclusion productive, … Ces activités sont ouvertes à l’ensemble de la communauté y compris les ménages non bénéficiaires.

Des intervenants et partenariats au niveau local
Le soutien aux communautés est mené conjointement avec les intervenants et acteurs locaux. Les Comités de Protection Sociale (CPS), notables de la communauté, assistent et conseillent les bénéficiaires le long des programmes. Les Mères Leaders (ML), femmes bénéficiaires élues par leurs paires, mobilisent et accompagnent les bénéficiaires sur les thématiques de développement. Les Accompagnateurs Spécialisés (AS) appuient les ML dans leur rôle. Ils leur apportent les capacités techniques nécessaires.
D’autres collaborations sont également tissées et mises en pratique sur le terrain. Dans ses interventions, le FID travaille en synergie avec les intervenants locaux des autres secteurs : agents communautaires de la nutrition ou de la santé, techniciens agricoles, techniciens environnementalistes, …

L’engagement citoyen au fil des programmes
La participation communautaire est fortement sollicitée aux différentes phases des programmes. Dès le ciblage, l’enregistrement et l’inscription, les communautés sont mobilisées à travers les validations communautaires. Les mécanismes de gouvernance citoyenne permettent aux communautés de défendre leurs droits, de traiter les conflits localement et d’améliorer la mise en œuvre des activités.

Infrastructures : Reconstruction pour le futur des communautés

Deux à quatre jours de voyage en charrette pour bénéficier de l’enseignement ou des soins de santé dans des infrastructures aux normes. Telle est la triste réalité de la vie des communautés rurales dans plusieurs fokontany à Madagascar. Cela est bien plus grave pendant la saison pluvieuse et après les dégâts cycloniques.

Depuis 1993, le FID a réhabilité ou reconstruit plus de 7.800 infrastructures de base endommagées par les catastrophes naturelles afin que les communautés affectées puissent revenir de nouveau à leur vie normale ou encore mieux.

Le développement humain se fonde autant sur la santé que sur l’éducation. La disponibilité des infrastructures adéquates permet aux communautés d’en jouir effectivement.

« Je suis devenue une femme battante grâce à Asa Avotra Mirindra »

RAZAFINDRAVAO Marie Augustine
Bénéficiaire Asa Avotra Mirindra Ankianjambe, Isandra

Veuve et mère de 5 enfants, RAZAFINDRAVAO Marie Augustine est leader dans son village Ankianjambe, terroir de Tranovondrona, dans le district d’Isandra. « Avant Asa Avotra Mirindra, je n’avais pas perçu le potentiel économique de la vannerie. Pour moi, c’était plus une distraction. Grâce aux formations que nous recevons dans Asa Avotra Mirindra, j’ai appris comment en faire une source de revenus. »

Actuellement, elle est devenue leader des femmes vannières dans son village. « Nous sommes une vingtaine de femmes à s’être regroupées pour travailler ensemble, nous avons contracté avec un opérateur à Fianarantsoa auprès de qui nous livrons près de 200 paniers par semaine. Nous n’avons pas besoin de nous déplacer, ce sont les clients qui viennent dans notre fokontany pour acheter nos produits. »
Augustine et ses amies envisagent d’élargir leurs activités et comptent couvrir plusieurs marchés locaux. « Nous faisons des efforts pour satisfaire nos clients actuels car notre ambition est de trouver des débouchés au niveau national et à l’international un jour. »

3 Questions à RAKOTONDRAFARA Marcellin

Secrétaire Général de la Commune Urbaine d’Imerintsiatosika

Dans quelles mesures, le programme Asa Avotra Mirindra ou Filets Sociaux Productifs (FSP) a-t-il pu contribuer au développement communautaire au sein de votre Commune ?

Avec la mise en place de Asa Avotra Mirindra dans le district d’Arivonimamo, notamment dans la commune urbaine d’Imerintsiatosika, depuis 2020, je peux confirmer que la communauté féminine s’en sort gagnante.
En effet, les femmes bénéficiaires du programme contribuent dorénavant aux charges familiales. Cela allège leur mari et améliore l’économie et le bien-être de la famille.
Nous avons également constaté que les violences envers les femmes ont également diminué. De plus, les femmes qui ont bénéficié de Asa Avotra Mirindra deviennent de plus en plus indépendantes et autonomes.

Comment Asa Avotra Mirindra a-t-il pu améliorer les comportements au sein de la communauté ?

Sans même connaître le programme Asa Avotra Mirindra, nous constatons de visu la différence des paysages entre un fokontany bénéficiaire et non bénéficiaire. Le changement de paysage est frappant. Les terroirs sont reverdis par les activités de reboisement.
De plus, Asa Avotra Mirindra fait également échos au sein des fokontany non bénéficiaires du programme. Par exemple, à Ambohimiadana II, le nombre de personnes ayant adopté les techniques octroyées pendant les formations est assez élevé, j’en fait partie. Je ne suis pas bénéficiaire mais j’ai planté des acacias dans ma propriété suivant les nouvelles techniques et mes jeunes plants ont maintenant deux ans.
Dans le fokontany Fonenana, qui est un fokontany bénéficiaire, les travailleurs de Asa Avotra Mirindra assainissent en nettoyant mensuellement l’enceinte de l’Ecole Primaire Publique ainsi que le bureau du fokontany. Tout cela pour souligner le changement positif des comportements de la population dû à l’opérationnalisation du programme.

Selon vous, Asa Avotra Mirindra a-t-il contribué à l’amélioration du développement économique de la Commune Urbaine d’Imerintsiatosika ?

Bien avant ce programme, les habitants du fokontany Fonenana au sein de la Commune Urbaine d’Imerintsiatosika vivaient principalement de la culture de manioc et de la vannerie. La quantité de leur production ne subvenait pas à leur besoins au quotidien. La population avait du mal à s’en sortir et les mendiants étaient nombreux. Les cas de vols s’amplifiaient. Actuellement, les familles ont nettement amélioré leur rendement avec les nouvelles techniques et les bénéficiaires du programme ont mis en place l’association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC). Ils y sont très actifs et je trouve que leur niveau de vie s’est nettement amélioré.

Pour éviter un chaos humanitaire, l’Afrique subsaharienne doit s’industrialiser en moins de vingt ans

Selon la Banque Mondiale “ pour 2030, les prévisions indiquent que neuf personnes vivant dans l’extrême pauvreté sur dix vivront en Afrique subsaharienne “. La population de la sous-région passera d’un milliard d’habitants à deux en 2050 puis à quatre en 2100. Aussi le développement de l’agriculture et de l’industrie est plus que jamais urgent.

Les institutions internationales réservent le plus souvent les fonds de l’aide publique au développement (APD) à des projets d’investissement réalisés seulement dans quelques secteurs d’activité au détriment d’autres. Alors certes, les évolutions technologiques dans les domaines du numérique, des télécommunications ou du durable sont indispensables et permettront à l’Afrique d’avancer, mais cela ne suffira pas. Aussi peut-on regretter des choix idéologiques qui s’opposent souvent à la création d’une industrie manufacturière de biens de consommation.

Il faut rompre progressivement avec un modèle d’aide publique au développement (APD) inefficient, mais aussi souvent jugé paternaliste et anachronique à l’heure de la mondialisation. Il convient de privilégier des collaborations et synergies entre entreprises locales et internationales qui généreront davantage de dynamiques et initieront des cercles économiques vertueux propices à l’emploi et au progrès humain.

Source : https://afrique.latribune.fr/