INTERVIEW : Mamisoa RAPANOELINA / Directeur chargé des activités post-crise, de la sauvegarde et des fonds d’appui • FID

INTERVIEW : Mamisoa RAPANOELINA / Directeur chargé des activités post-crise, de la sauvegarde et des fonds d’appui • FID

mars 31, 2020 Non Par Rado RAKOTOMANALINA

Mamisoa RAPANOELINA

Directeur chargé des activités post-crise, de la sauvegarde et des fonds d’appui

 

FID’Actus : Pourriez-vous nous expliquer quelles sont les situations de crise auxquelles le FID est appelé à intervenir et quels sont les principaux dispositifs qui sont mis en place pour le relèvement ?

Mamisoa RAPANOELINA : Dans la mise en œuvre du financement additionnel FSS FA2, une sous composante est dédiée aux activités relatives au relèvement précoce suite à une situation de crise liés aux dégâts occasionnés par les catastrophes naturelles dont les cyclones, inondations et la sécheresse. Trois volets principaux constituent les axes d’intervention dans les activités de cette sous composante :
Volet 1 : Les activités Argent Contre Travail ou ACT réalisées sous système HIMO qui sont réalisées dans les zones d’impact des cyclones, inondations afin d’aider les populations à une reprise de la vie normale à travers des travaux d’assainissement, de nettoyage de quartiers et de réparations des petites infrastructures communautaires [4.900.000 USD] pour 30 mois. Les 22 régions de Madagascar sont éligibles pour ce premier volet. Volet 2 : Les Transferts Monétaires Non Conditionnels ou TMNC qui sont des subventions allouées aux couches de la population victimes de chocs lents (sécheresse) particulièrement dans la partie Sud de Madagascar (FIAVOTA dans les régions Anosy et Androy et autres régions…) et également aux couches de la population victimes de chocs rapides (cyclones et inondations…) dans les zones d’intervention de FSS FA2 dans les programmes TMDH ou ACTP [5.100.000 USD] pour 30 mois. Volet 3 : les réhabilitations ou reconstructions d’infrastructures socio-économiques de base endommagées ou détruites par les aléas climatiques dont les cyclones ou inondations dans le but est de contribuer à la continuité des services fournis par ces infrastructures [5.400.000 USD] pour 30 mois. Les 22 régions de Madagascar sont également éligibles pour ce troisième volet.

FID’Actus : Quels sont les résultats obtenus à ce jour et les perspectives ?

M.R. : A propos des interventions en matière d’ACT suite aux fortes perturbations météorologiques du premier trimestre 2020 (cyclone Belna, zone de convergence inter tropicale, zone de perturbation météorologique) nous nous sommes intervenus, à ce jour, dans les 7 régions les plus touchées dans 9 districts. 7000 ménages ont bénéficié des activités en
ACT ayant mobilisé un financement total de 1.100.000.000 Ariary.
Citons particulièrement pour ces interventions la réfection des canaux d’assainissement dans le vallon de Metzinger dans la commune urbaine de Mahajanga ainsi que la réparation de plusieurs brèches sur canaux dans les périmètres rizicoles d’Alaotra Mangoro (Ambatondrazaka et Amparafaravola). Ces interventions ont permis de rétablir assez rapidement le quotidien des populations sinistrées et de se prémunir des effets néfastes des inondations. A noter également que chaque chantier ACT dure 20 jours de travaux avec une rémunération de 5000 Ariary pour 5 heures de travail par jour et par ménage bénéficiaire.
Pour les transferts monétaires non conditionnels (transfert de cash), à ce jour, 45.000 ménages en sont bénéficiaires soit environ 250.000 individus dans 3 régions (Androy, Anosy et Atsimo Andrefana). L’opération consiste en des transferts mensuels de 70.000 Ar/ménage durant 4 mois ainsi qu’une subvention unique de 210.000 Ar/ménage afin que ces ménages puissent stabiliser leurs revenus en créant des petites activités génératrices de revenus (élevage, agriculture familiale, petit commerce ou artisanat). Ces transferts sont justifiés par le risque d’insécurité alimentaire sévère qui affecte les populations de ces régions dû à l’absence de pluies depuis 7 mois à l’instar de la dégradation de la situation nutritionnelle des groupes sociaux fragiles en la matière (femmes enceintes, allaitantes et jeunes enfants de 6 à 23 mois). Environ, 11 milliards d’ariary sont engagés dans cette opération et notons que dans 8 communes de la région d’Androy, le PAM contribue techniquement et financièrement à cette opération avec un apport financier de 1.400.000 USD.
Enfin, pour les réhabilitations/reconstructions d’infrastructures sociales de base endommagées par les aléas climatiques (cyclone, inondations), le recensement et l’évaluation des travaux à entreprendre sont en cours et nous prévoyons de réaliser cette année une cinquantaine de travaux de réhabilitations ou de reconstructions d’infrastructures composées essentiellement d’établissements scolaires, de centres de santé et d’ouvrages de franchissement (ponts).

FID’actus : En conclusion…

M.R. : La fragilité de notre pays face aux divers aléas climatiques y compris les impacts du changement climatique au niveau mondial justifie amplement la mise en œuvre de la sous composante de relèvement précoce pour le financement additionnel du programme filets sociaux de sécurité.
A ce titre, Le FID collabore étroitement avec Le Bureau National de Gestion Des Risques et Catastrophes (BNGRC) qui est l’institution nationale de référence en la matière à travers le choix des zones d’intervention, la nature des activités à entreprendre ainsi que la coordination des interventions avec les autres opérateurs (humanitaires ou autres).
La gestion des risques et catastrophes est à la fois difficile et complexe. Toutefois, nous félicitons particulièrement le leadership du BNGRC pour son dynamisme ainsi que la bonne volonté de tous les membres de la cellule de réflexion pour les interventions en urgence (CRIC) dont Le FID est membre pour soutenir notre pays face aux impacts des catastrophes naturelles qui peuvent affecter négativement la marche pour notre développement.