Le FID et la protection sociale

Le FID et la protection sociale

mai 13, 2019 Non Par cscomm1
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Au bout de ses 20 années d’existence, le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID) est devenu aujourd’hui, après différents programmes, un pilier majeur de la politique publique de Protection sociale du Gouvernement de Madagascar

Rattaché à la Primature, cette institution totalise aujourd’hui à son actif 31 millions de jours x hommes d’argent-contre-travail, 5.785 familles qui bénéficient de transferts monétaires conditionnels en appui à l’éducation primaire, 4.000 écoles, 2.200 autres infrastructures socio économiques de base, 6.297 sites d’intervention post-catastrophe naturelle.

La Banque mondiale est restée pendant ces 2 décennies le partenaire financier des programmes pilotés par le FID. Il en est ainsi des programmes de Protection sociale actuellement en cours sur le terrain et aussi celui en cours de préparation.

Mais qu’est-ce que la Protection sociale et qu’est-ce qu’elle devrait être dans un pays comme Madagascar ?

La Protection sociale : Inclusion et développement

La protection sociale à l’endroit des ménages les plus vulnérables vise en premier lieu à stopper la spirale de l’appauvrissement qui touche actuellement plus de 76% de la population malgache. Dans un deuxième temps et avec une approche plus actualisée, la protection sociale amorce l’inclusion sociale et économique des bénéficiaires.

L’intégration des communautés dans le processus d’identification des bénéficiaires est une autre dimension de la protection sociale telle qu’elle est mise en œuvre par le FID. Des Comités locaux de protection sociale sont maintenant en place dans les zones où le FID intervient directement auprès de la population. Ces comités entament la première sélection de bénéficiaires potentiels avant que les enquêtes ne complètent les données qui seront par la suite traitées dans un système informatisé afin d’aboutir à des identifications les plus équitables possibles.

« VATSIN’ANKOHONANA », une bourse familiale

Le « Vatsin’Ankohonana » ou Bourse familiale est le projet le plus récent et le plus innovant du FID. Le centre d’intérêt du projet se situe au niveau des enfants en bas-âge et aux enfants en âge d’être scolarisés issus des ménages les plus vulnérables. Lorsqu’elles sont prises dans l’étau de l’extrême pauvreté, les mères sont dans l’impossibilité d’assurer ces premières attentions qui représentent pourtant des droits fondamentaux de l’enfant : la santé et l’éducation.

L’engagement du FID est d’allouer une bourse mensuelle, le « Vatsin’Ankohonana » aux mères bénéficiaires tandis que l’engagement de ces dernières est de veiller à la santé de ses enfants en bas âge et l’assiduité des enfants en âge d’aller à l’école. En savoir sur le Vatsin’Ankohonana + …

« ASA AVOTRA », Argent Contre Travail

Par ailleurs, une approche structurante de la Protection sociale  se retrouve dans un autre volet d’activité du FID dénommé « Asa Avotra ».

Connu sous le concept Argent Contre Travail et l’application de la technique HIMO, Asa Avotra est en train d’évoluer vers une forme plus intégrée sur la durée au développement des communautés.

Tout comme le Vatsin’Ankohonana, le projet couvre trois années afin que les impacts soient tangibles et mesurables. Il offre aux bénéficiaires un supplément de revenus issus de 45 jours d’activités répartis sur deux périodes bien précises de l’année : la période de soudure et la rentrée scolaire. Les travaux à exécuter sont déterminés par le Fokonolona et le Comité local de protection sociale contribue, une fois de plus, à la première sélection des bénéficiaires potentiels.

Il est important de souligner que ces apports de revenus n’ont pas vocation à remplacer les revenus habituels des bénéficiaires, le cas échéant. En général ces bénéficiaires vivent dans des conditions extrêmement aléatoires et les apports en revenus qui leur sont alloué visent aussi à les intégrer un tant soit peu au circuit de l’économie et de la croissance.

Comme le précise le Directeur Général du FID, Rasendra Ratsima : « De prime abord la Protection Sociale tournée vers les plus pauvres peut paraître budgétivore. En réalité, il faut l’inscrire dans une vision prospective de la politique de redressement économique et social. L’exemple de pays qui l’on pratiqué avec persévérance et détermination comme le Brésil montre qu’il s’agit bien d’un volet contribuant à la croissance et au développement. Dans ce pays, 1 dollar investi dans la Protection sociale des plus démunis se traduit par 1,7 dollar d’augmentation du PIB ».

-Avril 2016 –